CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ AVEC LA PALESTINE

Camarades !
Au nom des Pensionnés et Retraités (PER) de la planète, organisés au sein de la FSM, et au nom du syndicalisme de classe espagnol, je veux manifester notre totale solidarité avec les justes revendications du peuple palestinien.

Je veux également commencer cette intervention en m’engageant à diffuser les accords en cours d’adoption ici.  En prendront connaissance et, ensuite, en assureront la diffusion tant les organisations de classe de PER des cinq continents, que les organisations syndicales de classe de l’Etat espagnol.

En tant que syndicaliste vétéran, je peux affirmer que, depuis des décennies, dans la lutte syndicale de classe, la solidarité avec  le peuple de Palestine a toujours été présente aussi bien en Espagne que sur les cinq continents.

Votre juste lutte est connue et respectée non seulement par tout le syndicalisme de classe organisé mais aussi par les bases non corrompues du syndicalisme de collaboration de classes. En Espagne par exemple, la majorité des affiliés aux syndicats Commissions Ouvrières et à l’UGT (Union Générale des Travailleurs) partagent vos revendications, ce qui oblige les dirigeants de ces syndicats à montrer qu’ils sont solidaires de votre lutte, bien qu’ensuite ils collaborent et travaillent avec les sionistes, tant au sein de la Confédération Européenne de Syndicats (CES) que dans celui de la Confédération Syndicale Internationale (CSI).

C’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui possible d’organiser, sur toute la planète, la solidarité avec le peuple palestinien, non seulement avec le syndicalisme de classe mais avec les  syndicalistes qui collaborent avec le capitalisme.

De toute manière il est important que cette possible unité d’action ne permette pas de cacher  les causes des attaques inhumaines dont vous souffrez. Il est indispensable de clarifier la réalité historique de votre peuple. Vous souffrez des attaques qu’on peut résumer en deux mots seulement: génocide fasciste.

Tant que le capitalisme continuera à être le système économique qui détermine les décisions de la majorité des gouvernements du Monde, les génocidaires des gouvernements successifs d’Israël pourront continuer à bénéficier des aides de la bourgeoisie de beaucoup de pays. Et même d’assumer la honte de leur donner le Prix Nobel de la Paix.

Pour les capitalistes, il n’existe d’autre patrie que l’argent. Ce sont les richesses, et l’objectif de les contrôler, la seule chose qui oriente leurs décisions, sans que leur importent les morts et les injustices qu’ils causent.

C’est pour cela que la bourgeoisie, dirigée par les propriétaires des multinationales, prend ses décisions en fonction des possibilités de continuer à augmenter son contrôle sur les richesses de la planète. Tant qu’Israël sera capable de les aider à gagner de l’argent, les capitalistes appuieront les sionistes.

L’attitude belliqueuse et génocidaire d’Israël permet aux fabricants d’armes d’engranger d’importants bénéfices. Comme ceux qu’ils ont réalisés récemment, en Bourse ou sur les marchés de valeurs, quelques jours après les attentats de Paris. L’usage des armes est leur objectif afin de réduire leurs stocks.

Ce sont les fabricants d’armes, les compagnies pétrolières, celles d’électricité et les laboratoires pharmaceutiques, les entreprisses multinationales qui, en finançant les campagnes électorales, déterminent les décisions des gouvernants bourgeois,  qu’ils apparaissent comme conservateurs ou sociaux-démocrates. Tous obéissent aux pressions du grand capital.

C’est ici que réside la base pour comprendre que votre lutte en tant que peuple est étroitement liée à la lutte de tous les prolétaires, de tous les salariés de la planète, pour en finir avec le capitalisme, en tant que système d’exploitation de l’homme par l’homme.

C’est seulement en liquidant le capitalisme qu’on mettra fin à la possibilité que quelques-uns possèdent toute la richesse. Aujourd’hui quatre personnes sont aussi riches que l’ensemble des 50 pays les plus pauvres, aujourd’hui 1% de la population mondiale est plus riche que les 99 % restants. Ces chiffres montrent que le capitalisme comporte seulement l’inégalité et les injustices, qui augmenteront jour après jour et tant que nous n’en finirons pas avec lui comme système.

Nous, les PER, nous savons que la distribution injuste de la richesse n’a qu’une solution, le socialisme. C’est pourquoi lors de notre Congrès Fondateur, comme UIS de la FSM, que nous avons tenu dans ma ville, Barcelone, en février 2014, de même que lors de la Première Conférence d’Amérique des organisations de classe de PER, réalisée à Quito (Equateur) en septembre dernier, nous avons indiqué avec clarté que nous les PER de la FSM avons lutté toute notre vie, et que nous continuerons à lutter, tant que nous aurons la vie et la force, au côté de notre classe, la classe ouvrière, pour en finir avec le capitalisme et instaurer le socialisme.

Seuls les gouvernements qui luttent contre le capitalisme, je veux citer parmi eux Cuba et le Venezuela, ont démontré avec clarté leur solidarité avec le peuple palestinien. Nous saluons ces attitudes et nous allons continuer à travailler pour qu’il y ait chaque jour plus de gouvernements qui dénoncent le génocide que mène le gouvernement d’Israël.

Nous, les syndicalistes vétérans de notre UIS de PeR, connaissons bien la réalité de votre lutte. Durant les décennies pendant lesquelles nous avons été des travailleurs actifs et durant la période récente pendant laquelle nous sommes déjà retraités, nous avons participé à une multitude d’actions de solidarité avec le peuple de Palestine.

D’un autre côté, nous les syndicalistes espagnols, connaissons de près les souffrances comme celles du peuple palestinien. Notre peuple a aussi souffert des méthodes génocidaires du fasciste Franco. Nous avons aussi souffert de l’aide des grands capitalistes au gouvernement génocidaire du dictateur,  aide parfois connue ou parfois dissimulée, comme celle que reçoit  Israël pour ses attaques au peuple de Palestine.

A l’heure actuelle, dans l’état espagnol, le fascisme continue à apparaitre dans les décisions fascistes des successeurs du dictateur, je me réfère aux dirigeants du Partido Popular (Parti Populaire) qui gouverne actuellement.

La démonstration de ce néofascisme en Espagne sont deux grandes réalités politiques: 1) la répression du droit à l’autodétermination (ce même droit que réclame le peuple palestinien) au sein de plusieurs nations, en particulier la catalane y la basque. Et 2) les condamnations répétées à de la prison, jusqu’à 3 à 5 ans, de syndicalistes pour l’exercice du droit de grève ou de manifestation, ainsi que les amendes de dizaines de milliers d’Euros aux organisations syndicales à la suite d’actions sur la voie publique contre l’association patronale.

Le gouvernement du PP en Espagne, qui est celui qui a modifié la législation qui permet maintenant la répression des syndicats que je viens de mentionner, a poursuivi ses bonnes relations et ses bonnes affaires économiques avec le gouvernement sioniste d’Israël, en particulier pour ce qui est des ventes d’armes qui ont servi et servent à opprimer le peuple palestinien.

Nous, les syndicats de classe de l’Etat espagnol, nous dénonçons les relations avec les sionistes.

Les récents évènements, tant au Moyen-Orient qu’en Europe, démontrent que l’impérialisme, base des génocides, demeure actif et est toujours soutenu par les mêmes dirigeants capitalistes qui participent à l’oppression de la Palestine.

Pour ces dirigeants de la bourgeoisie mondiale, la guerre demeure la méthode préférée pour dominer et spolier les peuples.

Ils poursuivent ainsi les guerres coloniales d’il y a quelques siècles. Ils continuent à vouloir s’approprier par la force les richesses naturelles des peuples.

Vous connaissez, entre autres, la spoliation de l’eau des Hauteurs du Golan, eau qui est ensuite vendue par Israël, y compris en Espagne.

D’autres peuples sont aussi spoliés de leurs richesses naturelles, comme c’est le cas de la Somalie, de la Libye, du Sahara et du Mali en Afrique, de l’Afghanistan, de l’Irak et maintenant de la Syrie, en Asie.

Le syndicalisme de classe a  toujours professé que les richesses naturelles, que ce soit l’eau, les minéraux, le pétrole, le gaz, la pêche, l’agriculture, etc.., appartiennent seulement aux peuples qui les détiennent.

La FSM est née, il y a 70 ans, en condamnant déjà lors de son Congrès Fondateur, à Paris en 1945, les actions d’exploitation et de spoliation des métropoles contre les peuples colonisés, et en condamnant l’impérialisme.

Nous allons poursuivre dans ce sens, en rejetant les positions de conciliation de classes qui sont déjà apparues lors du Congrès Fondateur de la FSM.

Les dirigeants sociaux-démocrates, qui déjà en 1945 ont appuyé et financé les syndicats des pays du Nord de l’Europe, en les poussant à voter contre la résolution qui condamnait le  colonialisme, les ont poussés ensuite à rompre avec la FSM, et c’est ainsi que s’est créée la CIOSL, aujourd’hui CSI, dans laquelle sont inclus les syndicats israéliens qui appuient les différents gouvernements sionistes.

Tant en Europe que sur le reste de la planète, le syndicalisme de classe lutte pour clarifier cette réalité et démasquer les faux syndicalistes, ceux qui disent défendre la classe ouvrière mais qui en réalité pactisent dans l’ombre avec les patrons, ceux qui aident le capitalisme à se perpétuer et qui appuient ouvertement les actions impérialistes et les génocides, comme celui que réalise Israël en Palestine.

En Espagne, cet engagement du syndicalisme de la CSI avec le capitalisme,  est bien connu, y compris par des sentences de la justice bourgeoise qui le confirment. On vient de rendre public que bien des dirigeants syndicaux de la CSI (je me réfère à des dirigeants de Commissions Ouvrières et d’UGT) avaient accepté de trahir les travailleurs en échange de sommes importantes. Le plus scandaleux a été le cas de dirigeants de Commissions Ouvrières qui recevaient de l’argent de l’entreprise Panrico pour freiner les justes revendications des travailleurs, quand ceux-ci menèrent une grève indéfinie qui dura finalement 8 mois.

Cette pratique corrompue du syndicalisme intéresse ceux qui nous exploitent car ça leur permet de freiner la lutte des classes et de discréditer les organisations syndicales, tout en les utilisant pour justifier leurs menées fascistes et génocidaires. Le cas de la Palestine en est un clair exemple.

C’est pour ça qu’il est nécessaire de continuer à lutter pour que le syndicalisme soit exercé avec honnêteté et cohérence marxiste, et c’est seulement possible grâce à un syndicalisme de classe, un syndicalisme coordonné par la FSM.

Les syndicats de classe ont toujours utilisé l’honnêteté et la cohérence marxiste comme étendards pour défendre les justes revendications des salariés et les peuples qui luttent pour leur indépendance.

Nous réaffirmons notre décision de poursuivre, avec la FSM, la lutte solidaire avec le peuple de Palestine.

C’est pour ça que je termine par deux vivats

¡VIVE LE PEUPLE PALESTINIEN ET SA JUSTE LUTTE!

¡VIVE LA SOLIDARITÉ PROLÉTARIENNE ET INTERNATIONALISTE!

                                       

Ramallah, 7-12-15.

Quim Boix, syndicaliste espagnol.

Secrétaire Général de l’UIS (Union Internationale de Syndicats) de Pensionnés et Retraités (PeR) de la FSM.